Le 3ème entraineur le plus cher de l’Histoire

Il commença son histoire d’entraineur en Liga Nos en décembre 2019 avec Braga, 13 matches après, le jeune Portugais fut acheté par le Sporting Lisbonne pour 10 Millions d’euros le 5 Mars 2020.  


Ruben Amorim devient le 3e entraîneur le plus cher de l’histoire.  

Le portugais n’a que très peu d’expérience, cependant après 36 matchs en tant que headcoach, à l’heure où j’écris ces lignes, il compte 25 victoires, 6 nuls, 5 défaites. Cette saison avec le Sporting, ce sont 7 victoires, 2 nuls et 0 défaites. Est-ce le bon choix 10 Millions pour un entraîneur de 35 ans ? C’est une bonne question, le président dira qu’Amorim est un pari sur l’avenir, et que s’il n’avait pas fait sauter la clause, il serait sûrement parti pour un autre club. 

Sa volonté de mettre en place son identité profonde, l’oblige à bénéficier de la confiance de ses dirigeants pour qu’il puisse lui offrir la liberté dont il a besoin : sur ses idées de jeu, son équipe, les transferts…Par exemple : en faisant revenir Paolinho prêter à Braga. 

Logiquement 1er du championnat portugais, Ruben Amorim nous propose un style de jeu avec des idées qui vont faire plaisir à tout fan de football, fan d’un jeu protagoniste.  

Un système en 3-4-3, qui souhaite la maîtrise du ballon, une équipe qui jure par l’attaque. Un match nul ? Ok, on attaque, on fait rentrer un joueur offensif…  

Il est aujourd’hui l’entraîneur non officiel du Sporting, n’ayant pas son diplôme Pro, il est obligé d’avoir un prête-nom avec lui sur le banc de touche. 

Il cherche à créer une identité à travers son équipe, c’est ce qui l’a poussé à refuser les U23 de Benfica pour rejoindre le Sporting Braga après avoir fait impression à Casa Pia en 3e division portugaise. 

Une identité, avec des idées de jeu définies et des forces claires. Des ressorties patientes, une construction très basse pour attirer l’adversaire et utiliser les espaces laissés libre par l’adversaire. 

Sa Mentalité 

Comme dit plus haut, le jeune Portugais cherche à créer une identité profonde avec ses convictions, ses idées de jeu.  

Ayant joué pour Jorge Jesus et joué avec Thiago, les convictions misent en avant sont proches de celles de ces deux entraîneurs.  

Il est décrit, et laisse transparaître avec ses équipes une hargne de vaincre. L’envie de chasser avec beaucoup d’intensité. Une volonté de gagner, de dominer et d’être protagoniste dans le jeu offensif comme défensif.

Cependant, il a gardé son expérience de joueur qu’il transmit aux équipes qu’il entraîne. Une patience se dégage des joueurs, de l’équipe. Une connaissance des tempos du match : quand attaquer ? Quand calmer le jeu ?

Cette expérience n’empêche pas les joueurs du Sporting d’être spontanés, de prendre des risques tel des enfants. Ils éprouvent de la curiosité et apprécient la variabilité qu’il propose dans ses idées. Ce qu’il lui permet de garder en haleine une équipe durant toute la saison. 

Enfin, c’est une personne qui fait attention aux détails, notamment ceux qui permettent à son équipe de fluidifier le jeu avec le ballon ou encore ceux qui lui offre cette rigueur tactique défensive.  

Le jeu offensif d’Amorim  

Ses ressorties  

Statique  

Dans cette situation de jeu, R. Amorim demande à ses défenseurs de se positionner dans la surface de réparation. 

Très souvent courtes, les ressorties sont faites de sorte à créer des réseaux. Il recherche la création d’un triangle, un losange ou encore un 2c1.  

En jeu : à partir du GB  

Adan, ancien du Betis Seville, n’est pas un Ederson, son jeu au pied n’est pas optimal pour jouer. Cependant, il est tout à fait capable de jouer sans pression ou avec une pression mal négociée. 

Son jeu est assez simple, il va simplement faire jouer de droite à gauche au sol quand ils sont très bas et longs quand ses défenseurs sont assez haut sur le terrain.

C’est sûrement une demande de R.Amorim pour ne pas perdre de temps, de terrain et empêcher l’équipe adverse de venir presser proche de leur but.  

En général 

Comme dit au-dessus, la phase de ressortie se fait souvent au sol. Pour pouvoir faire avancer l’équipe, il faut selon l’idée de jeu de R.Amorim pouvoir jouer, donc créer des relations. 

Pour ça, il demande beaucoup de mouvement, de monde côté ballon, et de course.  

J’entends par mouvement, un simple changement d’espace occupé. Avec la circulation du ballon, il y aura beaucoup d’information à prendre en compte, ce qui poussera parfois les adversaires à sortir pensant pouvoir récupérer le ballon. Cette action, donnera l’avantage psychologique au Sporting. 

Leur adversaire en sortant, vont libérer un espace ou encore perdre de vue leur marquage ce qui permettra aux Leoes de se déplacer en dehors du champ de vision de leurs adversaires. Et si jamais cela ne donne pas un temps d’avance assez important, qui ne permet pas de poursuivre l’action dans de bonnes conditions, les adversaires sont tout de même en retard, les joueurs le savent et en profitent, ils mettent simplement leur corps en opposition pour bénéficier d’une faute.  

Dynamiques

Si on veut décrire leurs ressorties, ils recherchent les côtés et créer des losanges de jeu, avec la pointe haute, qui attaquent le dos du défenseur après avoir créé lui-même cet espace en venant décrocher. Cependant, tout ce mouvement capte l’attention et le regard, ce qui libère assez régulièrement le joueur positionner dans l’axe, s’il est trouvé, il permet de casser tout le pressing adverse et donne un très gros avantage que ce soit de temps ou d’espaces. Il peut être trouvé au sol ou en l’air avec un petit ballon piqué. 

ATTENTION, chaque situation est différente, leur position, le moment dans lequel les joueurs sont touchés varie, déjà car ils ne peuvent faire la même course à la même intensité tout le temps mais aussi à cause de l’adaptation des adversaires. Cela pousse les blanc et verts à s’ajuster et à redéfinir leur rôle (appui, soutien, joueur de profondeur…) à chaque situation jouée. 

La construction  

Le Positionnement

“Une image vaut mille mots” Confucius 

Départ d’une ressortie, avec Coates en MDC : 

Ressortie 1-4-2, avec un 5v3 dans la surface. L’utilisation importante de la largeur oblige l’équipe adverse à s’ouvrir si elle souhaite venir chasser sans temps de retard.  Le 2ème MC et l’ailier viennent dans le dos de la ligne du milieu adverse. Ce qui offrira des solutions quand leurs partenaires auront passé la ligne de pression adverse grâce à la supériorité numérique. Cette disposition permet de créer de l’espace à l’intérieur, mais aussi de créer un 2v2.  

Avec l’apport d’un joueur du Sporting venant du premier temps de ressortie, Tondela va très vite se retrouver en infériorité numérique.  

Quand on ressort le ballon, l’objectif est de créer un espace de jeu où on sera en supériorité par rapport à l’adversaire, ce que les joueurs du Sporting ont tout à fait compris.

Pendant une phase de jeu :  

Suite du dessus.  

On peut voir le décrochage de l’ailier où le jeu semblait se profiler (gauche). La liberté des joueurs, l’utilisation de l’espace disponible profite à Coates qui peut fixer et attirer le regard des deux joueurs devant lui. Cela permet à Joao Mario, de se glisser dans leur dos.  La supériorité numérique créée grâce à la conduite du DC fait hésiter les milieux à sortir ou non, cela permet au Sporting de gagner des secondes précieuses.  Cependant le jeu se fera en 2ème intention un détail important chez R.Amorim que l’on développera par la suite. 

On peut voir également que les positions et les courses des joueurs sont faites en fonction de l’espace qui leur est offert, avec toujours l’idée d’offrir au partenaire qui devrait recevoir le ballon le maximum d’espace et de temps possible.  

Pentagone 

Lorsque le ballon est en jeu, l’équipe portugaise n’hésite pas à ressortir avec ses défenseurs centraux même s’ils perdent des mètres. La structure qui apparaîtra régulièrement sera celle-ci. La base et l’équilibre sera assurée par les centraux, le piston coté ballon et le MC opposé serviront de joueur côté de la structure et le MC Coté ballon en pointe haute (Parfois, cela peut être l’ailier et le MC à l’intérieur pour avoir plus de relais si l’équipe adverse vient presser avec beaucoup d’intensité et de densité. 

Dans cette situation, l’ailier a 4 impacts :

1) Créer le triangle avec le piston ainsi qu’à fixer le piston opposé. Cela le fera reculer, ce qui permettra de donner plus d’espace à Joao Mario.  


Le positionnement dans son dos est fait de sorte :  
2) À attirer le central gauche adverse, il pensera que s’il joue au-dessus son coéquipier aura du retard.  


3) De plus, il l’empêche de sortir sur João Mario pour la même raison.  


4) Enfin, il offre l’espace dans le dos de celui-ci à Sporar qui se retrouvera en 1v1.  
 
Avec un positionnement, il créer des relations, de l’espace pour ses partenaires, et met du doute dans la tête de ses adversaires directs. N’oublions pas, au football, on joue pour les autres.  

Principes de jeu 

Un des grands principes de R.Amorim est l’importance de mettre le chaos à l’intérieur : avec courses, conduite, fixation… 

La théorie du chaos fut théorisée vers 1900 grâce à des recherches par Jacques Salomon Hadamard (1865-1963) et Jules Henri Poincaré (1854-1912) qui étudièrent les trajectoires complexes des corps en mouvement. Ce qui en ressortira est que des modifications extrêmement infimes des conditions initiales conduisent à des résultats différents et imprévisibles. En 1963, Lorenz développera ses observations sur les mouvements du battement des ailes d’un papillon. LA théorie prendra le nom d’effet papillon par la suite. On remarquera qu’à partir de 3 degrés de liberté, l’effet se produit. 

Ici, R.Amorim l’utilise à merveille. 

Son objectif est pour moi, de ne pas encombrer l’axe. J’entends par là, l’axe est un espace très important dans la circulation du ballon, la création de réseau, mais c’est surtout l’endroit le plus dangereux, car il donne le plus d’opportunités face au but. Pour avoir un maximum de chance de cadrer, de marquer, il faudrait se retrouver dans l’axe du but. Il faut donc de l’espace et du temps pour que le joueur qui y sera puisse frapper ou en tout cas être un minimum dangereux pour l’adversaire, ce qui poussera celui-ci à sortir et donc à créer un espace autre part qui pourra être utilisé.  

La nécessité de garder l’équilibre de la structure de l’équipe, oblige le jeune Portugais à laisser plus bas, un MC dans l’axe du terrain. Dans la partie haute du terrain, c’est une toute autre histoire. On ne doit y arriver qu’en mouvement, avec ou sans ballon peu importe. En fonction du tempo dans lequel on arrive à l’intérieur, de la position des adversaires et de l’espace disponible, on recevra ou non le ballon. Si on ne le reçoit pas, le mouvement ne s’arrête pas. Techniquement, il ne s’arrêtera jamais. On continu, notre course vers un espace disponible devant nous, si possible en attaquant un intervalle ou le dos d’un adversaire pour créer du doute chez lui et agrandir l’espace à l’intérieur en le forçant à nous suivre. 

Bien sûr, je précise que les blanc et vert offensif fixe la dernière ligne adverse en se positionnant dans les intervalles, prêt à attaquer le but dès que l’opportunité se présente. 

Détails 

Quelques détails sont à évoqués dans le jeu prôné par l’entraîneur portugais. 

Équilibre à 4 

Lors de phase de possession où les Leoes sont dans le camp adverse, l’équilibre nécessaire à la bonne circulation du ballon ainsi qu’à la possible transition, se fait avec les 3 défenseurs et le MC à vocation défensive (souvent Palhinha ou Nunes). Il sert à l’orientation du jeu ainsi que de relation de soutien à ses coéquipiers. 

Largeur 

La largeur est très importante pour R.Amorim notamment quand ils ont beaucoup le ballon durant un match. Les pistons qui l’occupent, sont très régulièrement recherchés, pour ouvrir l’équipe adverse l’obligé à changer de position. De plus, ils sont régulièrement mis en situation de 1v1. Lorsqu’ils ont le ballon dans les pieds, le joueur positionné plus haut va attaquer le dos du latéral apportant de l’espace au piston qu’il pourra utiliser pour rentrer intérieur. 

Ils apportent aussi une alternative utilisée pour varier le jeu : le jeu long dans le dos des latéraux adverses.  

Jouer à contre-sens

Jouer à l’opposé de l’orientation de notre corps et donc souvent de celui de l’adversaire. Prendre à contre-pieds, permet le gain de seconde précieuse dans l’exécution du geste. De plus, se faire prendre à contre-pieds met un coup au moral, car c’est une élimination inconsciente qu’on ne retrouve pas, en tout cas qui est réduite quand le ballon est donné dans la course du défenseur. 

Jouer la deuxième option 

Tromper l’adversaire, lui mentir, on entend souvent ça aujourd’hui dans le foot. Être imprévisible, c’est ce que recherchent ici les Leoes. Ils n’utilisent pas le premier appel, mais le second, parfois il joue sur le joueur qui est resté en position. Ce détail surprend, souvent l’adversaire et amène premièrement, 1 temps d’avance, deuxièmement, fait courir davantage l’adversaire, et troisièmement, parfois permet de créer de l’espace en 2 voir 3 temps. C’est-à-dire, lors de la passe en 2ème intention, les adversaires vont devoir se réadapter, ils vont devoir se resynchroniser entre eux pour ne pas dérégler leur structure, cependant dès qu’un joueur ne fera pas le bon déplacement dans le bon tempo, soit trop vite soit trop lent par rapport aux autres, il mettra en danger son équipe en créant de l’espace. 

La finition  

Positionnement 

Je vais parler des 3 attaquants, la ligne offensive est maîtrisée à la perfection par R.Amorim et ses joueurs. Les Leoes se placent dans les intervalles entre deux joueurs. Ils ne restent presque jamais dans la même zone que celle de départ. Sur leurs appels, ils attaquent la profondeur pour offrir une solution et de l’espace. Réalisé très souvent en diagonale que ce soit pour attaquer une autre zone ou pour attaquer le but, ils essayent de faire en sorte que le défenseur soit toujours en retard grâce au changement de rythme de la course. 

Dans le positionnement dans la surface, le jeune coach demande d’après moi, un joueur au second poteau et un en retrait. Au vu de l’utilisation de leur vitesse, ils se retrouvent souvent à 1 ou 2 max dans la surface. Et dans ce cas, tous les appels se font dans le dos de son adversaire direct. Ne plus être dans son champ de vision est très important pour pouvoir casser sa course en retrait ou au premier poteau si besoin. 

Les récurrences

Des habitudes ressortent des phases de finition des Portugais.  

Les centres forts au sol devant le but. Ceux-ci sont très dangereux, ils obligent les défenseurs à courir vers leur but et souvent, à écarter le danger comme ils peuvent de leur surface.  

Ensuite, quand l’espace est disponible dans le dos de la défense, R.Amorim va demander à ses joueurs d’attaquer l’espace profond devant eux, tout en forçant leur adversaire direct à bouger pour créer un autre espace.  

Enfin, lorsque la fin du match survient (environ après la 75è), la prise de risque est de mise, ils n’hésitent pas à envoyer des frappes en dehors de la surface. 

Les transitions DEF / OFF 

Leurs effets peuvent être dévastateurs. Déterminés par le premier mouvement avec le ballon, passe qui casse une ligne, conduite qui permet de gagner des mètres ou bien temporisation voire retour en arrière pour reconstruire. 

Si le mouvement permet de jouer vers l’avant, en fonction des joueurs disponibles devant le ballon et de leur distance avec le porteur, nous allons avoir un joueur qui reste en position à contre-sens de l’orientation adverse. Dans le même temps, les autres joueurs attaqueront l’espace disponible devant eux par un intervalle et en changeant d’espace.  

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